Prends, lis numéro 13
Petite histoire du christianisme
La période qui va de la première Croisade au pontificat d’Innocent III (r. 1198-1216) et au quatrième concile du Latran (1215) est particulièrement riche et contrastée. Sur le plan politique, c’est un siècle agité par de nombreux conflits sur tous les fronts : la péninsule ibérique est le théâtre d’une reconquista encore incertaine en dépit des progrès enregistrés par les chrétiens ; la pression islamique sur le Levant justifie la poursuite de l’entreprise des croisades; l’agitation des slaves païens et hérétiques, en Europe centrale, exige une pression accrue des souverains chrétiens; et ces derniers se battent régulièrement entre eux, cherchent à se subordonner l’Église au passage, à la manière dont le Basileus de Constantinople s’est pratiquement inféodé le patriarche byzantin.
Attendre tout de la seule miséricorde
Notre très aimable Sauveur nous assure en divers lieux de ses saintes Écritures, qu’il est dans un soin et dans une vigilance continuelle au regard de nous; qu’il nous porte et qu’il nous portera toujours lui-même dans son sein, dans son cœur et dans ses entrailles... Prenons bien garde à ne nous appuyer point, ni sur le pouvoir ou la faveur de nos amis, ni sur nos biens, ni sur notre esprit, ni sur notre science, ni sur nos forces, ni sur nos bons désirs et résolutions, ni sur nos prières, ni même sur la confiance que nous sentons avoir en Dieu, ni sur les moyens humains, ni sur aucune chose créée, mais sur la seule miséricorde de Dieu.
L’Apostolat de la souffrance
Il a fallu que le Christ souffrît... Ce n’est qu’à la condition de souffrir avec lui, qu’avec lui nous serons glorifiés. Le grand apôtre saint Paul, qui a prononcé cet oracle, nous en présente dans sa personne et dans sa vie une des plus éclatantes applications: Apôtre de Jésus-Christ, il est victime avec Jésus-Christ. Lui qui se glorifie de ne prêcher que Jésus crucifié, il se fait gloire aussi de porter dans son corps les stigmates du Seigneur Jésus. Il va jusqu’à dire qu’il accomplit dans sa chair ce qui manque aux souffrances du Christ. Et il ajoute: «Pour son corps (mystique) qui est l’Église» (Col. 1, 24)
La prière des 24 heures
Composée par saint Nersès Shnorhali au temps où il était encore le coadjuteur de son frère, le catholicos arménien Grégoire III (r. 1113-66), cette oraison destinée à sanctifier les vingt-quatre heures de la journée est comme la réponse priante au commandement du Seigneur Jésus : Il faut toujours prier, et ne point se lasser (Lc 18, 1).
Renouer avec les Pères
Ne sommes-nous pas quelque peu paresseux lorsqu’il s’agit de nous cultiver et de nourrir notre âme, comme si les biens spirituels valaient moins que les biens matériels, auxquels nous attachons tant de prix ? Nous recherchons ceux-ci avec plus d’entrain et d’énergie que ceux-là, à rebours de ce que valent vraiment les uns et les autres. Cette tendance à l’inertie spirituelle est l’un des nombreux travers dont nous héritons avec le péché originel ; mais cette tare innée ne nous absout pas de notre responsabilité, puisqu’aussi bien nous suivons ce mauvais penchant plus facilement que fatalement.
St Augustin et les psaumes
«Mon Dieu, écoutez ma prière et ne méprisez pas ma demande: soyez attentif à me secourir et exaucez-moi» (Ps 54, 2). Ces paroles sont celles d’un homme affligé, accablé d’ennuis et de tribulations. Livré à une épreuve pénible, brûlé du désir d’en être délivré, il a recours à la prière.
Il nous reste maintenant à apprendre en quels maux il se trouve plongé; et, quand il nous l’aura dit, nous devrons reconnaître que nous avons part à son affliction: unis dans la souffrance, nous le serons aussi dans la prière. «Je suis affligé dans mon exercice, et je suis troublé.»
Le rôle des méchants
Affligé, troublé, en quoi? «Dans mon exercice.» Il va parler des méchants qui le font souffrir et des épreuves qu’ils lui font subir: voilà son exercice. Ne vous imaginez point que les méchants sont inutiles en ce monde, et que Dieu ne les emploie pas à opérer le bien. Il accorde la vie aux méchants, soit pour leur donner le temps de se convertir, soit afin de les faire servir à éprouver les bons.
Puissent ceux qui nous persécutent aujourd’hui, revenir au bien et partager nos épreuves: néanmoins, aussi longtemps qu’ils nous tourmentent, puissions-nous à notre tour ne pas les prendre en haine! En effet, de ce qu’ils sont aujourd’hui dans la mauvaise voie, il nous est impossible de conclure que, plus tard, ils ne se convertiront pas: bien souvent il arrive que, au lieu de haïr un ennemi comme tu le crois, tu détestes sans le savoir un de tes frères.