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Prends, lis  numéro 5

Ange gardien

Hymnes du bréviaire romain en l’honneur des Anges gardiens

L’office liturgique de la fête des saints anges gardiens, le 2 octobre, comporte deux belles hymnes composées au début du dix-septième siècle, et quelquefois attribuées, mais sans preuve, au saint cardinal Bellarmin. Ne laissons pas dormir ces splendides prières, mais faisons-les nôtres pour invoquer, avec les mots de l’Église, le secours des anges en vue de la gloire de Dieu et de notre salut.

Petite histoire du christianisme

Le cinquième siècle

Combien tout a changé en l’espace d’un siècle! Cruellement martyrisés encore dans les premières années du quatrième siècle, les chrétiens pouvaient, cent ans plus tard, regarder l’avenir terrestre avec confiance et voir dans le puissant Empire romain le soutien de la religion, officiellement adoptée sous le règne de Théodose le Grand. Après sa mort, en 395, l’Empire, encore unifié sous sa houlette, fut définitivement partagé entre ses fils et leurs successeurs: Arcadius reçut l’Orient, et Honorius l’Occident. Le coeur de l’Empire d’Orient était Constantinople; avec des hauts et des bas, il continuerait de battre jusqu’en 1453, quand l’antique cité de Constantin tomberait sous les coups du Grand Turc...

Sermon de saint Pierre Chrysologue

pour la fête des saints Innocents

Où tend la jalousie, où se précipite la convoitise, où se porte l’envie, la barbarie d’Hérode le révèle aujourd’hui, cette barbarie qui, tandis qu’elle s’étend aux bornes étroites d’un royaume terrestre, entreprend d’étouffer l’avénement du Roi éternel, comme le dit l’Évangéliste: Alors Hérode, dit-il, voyant qu’il avait été joué par les Mages, envoya des gens à Bethléem, et ordonna de tuer tous les enfants qui se trouvaient là et dans le pays alentour (Mt 2, 16)...

La foi ne s’effraie de rien

Bhx Charles de Foucauld

Les sens sont curieux: la foi ne veut rien connaître, elle voudrait passer toute sa vie immobile au pied du tabernacle. Les sens aiment la richesse et l’honneur; la foi les a en horreur: «Bienheureux les pauvres» (Mt 5,3). Elle adore la pauvreté et l’abjection dont Jésus se couvrit toute sa vie comme d’un vêtement qui fut inséparable de lui. Les sens s’effraient de ce qu’ils appellent les dangers, de ce qui peut amener la douleur ou la mort; la foi ne s’effraie de rien, elle sait qu’il ne lui arrivera que ce que Dieu voudra — «tous les cheveux de votre tête sont comptés» (Mt 10,30) — et que ce que Dieu voudra sera toujours pour son bien: «Tout ce qui arrive est pour le bien des élus» (Rm 8,28)...

Sermon sur les quatre principales portes de l’Enfer

Saint Alphonse de Liguori

La voie qui conduit aux enfers est large, et le nombre de ceux qui la suivent est considérable: Spatiosa via est quæ ducit ad perditionem, et multi intrant per eam (Mt 7, 13). Or l’enfer a plusieurs portes, ces portes sont placées sur notre terre : Defixæ sunt in terra portæ ejus. Ce sont les vices par lesquels les hommes offensent Dieu et attirent sur eux les châtiments et la mort éternelle. De tous les vices, ceux qui font tomber aux enfers le plus d’âmes, sans parler des punitions temporelles qu’ils attirent, sont au nombre de quatre: la haine, le blasphème, le vol et l’impureté...

La brièveté, l’incertitude, l’emploi et la fin du temps

Abbé Duquesne

La brièveté du temps. La plus longue suite de jours, lorsqu’ils sont écoulés, n’est plus rien. Qu’est-ce que l’année qui vient de finir? Qu’est-ce que tout le temps que nous avons vécu? Qu’est-ce que tout le temps qu’a duré le monde? Tout cela est passé; et dans un temps passé, un siècle, un an, huit jours, un jour, sont la même chose. Le temps à venir n’est pas d’une autre nature: l’année qui commence, le temps qui nous restera à vivre, tout celui que doit durer le monde, passera, et quand il sera passé, il ne sera plus rien; mais l’éternité ne passe point. Ô insensés que nous sommes de nous attacher aux biens du temps qui sont si peu durables, et de ne pas soupirer après les biens éternels!

Demandez, cherchez, frappez!

Saint Macaire d’Égypte

Efforce-toi de plaire au Seigneur, attends-le intérieurement sans te lasser, cherche-le au moyen de tes pensées, fais violence à ta volonté et à ses décisions, contrains-les pour qu’elles tendent continuellement vers lui. Et tu verras comment il vient auprès de toi et y établit sa demeure (Jn 14,23)...

Mon ange marchera devant vous

Ange de Dieu, qui êtes mon gardien, la Bonté divine m’a confié à vous: soyez aujourd’hui (cette nuit) ma lumière, mon protecteur, mon souverain et mon guide. Ainsi soit-il.

Cette ancienne prière, attribuée parfois à saint Anselme de Cantorbéry, est plus vraisemblablement à mettre au crédit de son contemporain Réginald, moine de l’abbaye Saint-Augustin de Cantorbéry, à l’aube du douzième siècle. Le texte de cette prière, qui a connu bien des variations au Moyen-Âge et à l’époque moderne, s’est progressivement stabilisé dans le courant du dix-septième siècle.

Les indulgences liées à la prière à l'Ange gardien

En 1795, le pape Pie VI l’assortit d’indulgences, qui furent par la suite renouvelées en 1821, et qui en accrurent encore la popularité. Cette humble sollicitation adressée à l’ange gardien est une manière simple et pieuse de renouer avec le culte traditionnellement rendu à nos célestes protecteurs, pour placer nos journées et nos nuits sous leur patronage: apprenons donc à la réciter, à en reprendre la pratique si nous l’avons perdue, et à la faire aimer de nos enfants.

Le culte rendu aux anges différe de celui offert à Dieu

La doctrine catholique enseigne qu’il est louable et bon de rendre un culte aux anges, qui diffère cependant du culte d’adoration dû à Dieu seul. «Est-il un homme assez insensé», demande le Catéchisme du Concile de Trente (3ème partie, chap. 29, § 4), «pour s’imaginer qu’un souverain qui interdirait à ses sujets de prendre la qualité de roi, et d’exiger les hommages et les honneurs qui ne sont dus qu’à cette dignité suprême, défendrait par là-même d’honorer les magistrats? Quoiqu’il soit dit que les chrétiens, à l’exemple des Saints de l’ancien Testament, ‘adorent les anges’, cependant ce culte qu’ils leur rendent diffère essentiellement de celui qu’ils offrent à Dieu.»

Les Anges ne recevraient-ils pas de nous des honneurs d’autant plus grands qu’eux-mêmes l’emportent en dignité sur tous les rois de la terre?

Car l’Antiquité emploie le terme ‘adoration’ pour désigner deux choses distinctes: le culte rendu à Dieu, et les marques d’honneur par lesquelles on se prosterne devant les monarques de la terre, sans pour cela voir en eux des divinités. «Or si les rois par qui Dieu gouverne le monde ont droit à de tels honneurs», poursuit le Catéchisme, «les esprits angéliques dont Dieu a fait ses ministres, et qu’il emploie non seulement dans le gouvernement de son Église, mais encore dans celui de l’univers entier, et dont la protection nous délivre tous les jours des plus grands dangers et de l’âme et du corps, ces esprits bienheureux ne recevront-ils pas de nous, bien qu’ils ne se montrent point visiblement à nos yeux, des honneurs d’autant plus grands qu’eux-mêmes l’emportent en dignité sur tous les rois de la terre?»

Pourquoi faut-il invoquer les anges?

Or leur haute dignité n’est pas le seul motif qui nous pousse à les vénérer, aussi lit-on plus loin: «Ajoutez à cela la charité qu’ils ont pour nous. C’est cette charité qui les fait prier, comme nous le voyons dans la sainte Écriture, pour les provinces dont ils sont les protecteurs. Et il n’est pas permis de douter qu’ils n’agissent de même envers ceux dont ils sont les gardiens, puisqu’ils présentent à Dieu nos prières et nos larmes.» Et de conclure: «Il faut donc invoquer les anges, à la fois parce qu’ils voient Dieu sans cesse, et parce qu’ils se chargent avec joie du soin qui leur est confié de veiller à notre salut.»

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